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 Prosternation des mages, 12° siècle, chapiteau, Chauvigny (Vienne)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 

 

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent :« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,

ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.  (Mt 2, 1-12)

 

La représentation de cette scène de la prosternation des mages est habituelle depuis le 3° siècle et suit le texte de Mathieu : au centre, Marie Mère de Dieu assise, servant de trône à l’enfant; celui-ci tient la main droite levée avec trois doigts dressés, geste de la bénédiction du Dieu trinitaire; en main gauche, il semble tenir une sphère, symbole de l’univers humain, comme le dit le Psaume : « il tient en main les profondeurs de la terre, et les sommets des montagnes sont à lui ; à lui la mer, c'est lui qui l'a faite, et les terres, car ses mains les ont pétries. » (Psaume 94,4-5).

 

De part et d’autre les mages, au nombre de trois (nombre retenu traditionnellement dans toutes les représentations depuis le 3° siècle), sont transformés en rois couronnés (cette coutume de montrer des rois-mages s’est instaurée au milieu du 11° siècle); ils sont prosternés à genoux avec leurs coffrets devant « le roi des Juifs » (Mathieu 2,1); à gauche au-dessus d’eux, l’étoile qui les a guidé; ces mages représentent, aux yeux des auteurs, tous les peuples païens que le Christ se propose d’introduire auprès de Dieu son Père.

 

Les auteurs ont ajouté un dessin, assez habituel à cette époque : la main de Dieu, la main du Père. Elle est symétrique de l'étoile : la main confirme que c'est bien Dieu qui mène les hommes vers le Christ pour le leur révéler.

 

- Cette main de Dieu atteste d’abord que l’initiative de la naissance de Jésus Lui revient : « Moi, j'ai sacré mon roi  sur Sion, ma sainte montagne ( = Jérusalem). » (Psaume 2,6).

 

- Cette main de Dieu précise ensuite ce qu’est ce Fils de condition humble et sa mission, comme l’annonçait Isaïe : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit. Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors.Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité. Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas, jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses lois… Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice ; je te saisis par la main, je te façonne, je fais de toi l’alliance du peuple, la lumière des nations : tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres. » (Isaïe 42,1-7).

 

- Enfin cette main de Dieu atteste qu’Il soutient son roi, fils de David, comme le souligne le Psaume 88 : « Autrefois, tu as parlé à tes amis, dans une vision tu leur as dit : « J'ai donné mon appui à un homme d'élite, j'ai choisi dans ce peuple un jeune homme. « J'ai trouvé David, mon serviteur, je l'ai sacré avec mon huile sainte ; et ma main sera pour toujours avec lui, mon bras fortifiera son courage. L'ennemi ne pourra le surprendre, le traître ne pourra le renverser. » (Psaume 88, 20-23).

 

La suite des récits des évangiles montrera comment, en Jésus, ces paroles prophétiques s’accompliront en son temps et maintenant.

 

(*) L’inscription « GOFRIDUS ME FECIT » n’est que la signature du sculpteur du chapiteau et n’intervient pas dans l’interprétation de l’œuvre

 
Tag(s) : #Images bibliques
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