La Cène, vitrail de la cathédrale de Clermont-Ferrand. 13° siècle 6° dimanche de...

La Cène, vitrail de la cathédrale de Clermont-Ferrand. 13° siècle

6° dimanche de la Résurrection : 21 mai 2017

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous. Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. » (Jn 14, 15-21)

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Les auteurs du vitrail nous présentent le dernier repas de Jésus avec ses disciples avant de souffrir, la « Cène ». Au centre, Jésus, la main droite levée en signe de témoignage, enseigne. Trois doigts de sa main sont dressés, signe de la puissance de l’amour de la Trinité. Venant du Père, il annonce l’effet de cette puissance : « L’Esprit de vérité… sera en vous… Vous reconnaîtrez que je suis… Celui qui m’aime… je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »

A la différence des représentations de la cène au 13° siècle, le nombre des disciples est réduit à cinq : deux de part et d’autre de Jésus, plus le « disciples que Jésus aimait » penché sur lui, à sa gauche. Judas, habituellement assis au-devant de la table est absent (Jean 13,30). C’est le moment du dernier entretien avec ceux qui sont restés fidèles, moment des révélations fondamentales, ce lien puissant de l’amour avec Lui, le Père et l’Esprit. Tel est le fruit de la nouvelle alliance : les signes de la coupe et des pains sont sur la table devant tous.

Selon l’habitude de cette époque, les disciples avec Jésus sont dessinés debout. Il semble y avoir une référence à la célébration de la Pâque juive : « Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur. » (Livre de l’Exode 11,11). La perspective ouverte aux disciples est celle d’un nouvel exode à travers le monde : tout le texte est au futur. Au chapitre suivant de l’évangile de Jean, Jésus le leur annonce : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. » (Jean 15,16)

A la gauche de Jésus, deux disciples discutent. Est-ce une allusion aux questions et hésitations des disciples, voire de doute (cf. Jean 14,1-12) ? A cette époque, le côté gauche de Jésus, dans les scènes de  sa Passion, symbolise les auditeurs juifs réticents aux paroles du Christ; le côté droit est celui de ceux qui adhèrent à lui.

De part et d’autre de la scène, deux monuments. C’est la position réservée aux représentation des deux alliances : à la gauche de Jésus, le symbole de la première (ancienne) alliance, la synagogue, non encore caduque car la mort du Christ n’est pas encore advenue; à la droite de Jésus, le symbole de la nouvelle alliance, l’église, annoncée par lui par ce lien de l’amour. Entre les deux, Jésus, au centre de la scène, dessiné exactement devant la colonne centrale qui fait tenir tous ces édifices : c’est par sa mort et sa résurrection qu’est inauguré ce nouvel amour par lequel tout va tenir.