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Jean-Baptiste baptise. Peinture du musée Tretiakov, Moscou. 15°-16° siècle.
2° Dimanche de l’Avent / 10 décembre 2017.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 1, 1-8).
Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
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L’auteur a choisi de montrer les habitants de « Judée » (région de Jérusalem) répondant à l’invitation de Jean-Baptiste : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». Ils montrent leur engagement personnel à « rendre droite » leur conduite, afin d’accueillir le Messie annoncé : c’est cette disposition personnelle intérieure, manifestée par des actes concrets, qui permet de reconnaitre et accueillir les dons de Dieu et de ne pas passer à côté. Ainsi l’annonçait Isaïe : le Seigneur « m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles » (Isaïe 61,2). Ici, l’humble est celui qui s’ouvre activement à la guidance divine, comme le dit le Psaume 94 : « Il est notre Dieu et nous sommes ceux qu’il guide de sa main » (Psaume 94,7).
Jean-Baptiste, sur le bord du fleuve Jourdain reliant le Lac de Tibériade à la mer Morte, est peint selon les habitudes des peintres Slaves et Moyen-Orientaux : manteau de poils de chameau, taille caractéristique de la barbe et des cheveux, bâton surmonté d’une croix pour annoncer la libération. La tête auréolée de lumière, il tend chaleureusement la main vers les baptisés pour les guider sur « les chemins du Seigneur ». Ceux-ci le visage tourné vers le Baptiste tendent les mains ouvertes vers lui, manifestant leur accueil à son invitation; leurs regards se croisent, soulignant l’accueil de ses paroles.
Sur le côté droit, deux personnes se déshabillent de façon décidée. Sans doute, le peintre a pu vouloir souligner leur décision : d’entrer dans cette « conversion pour le pardon des péchés », c’est-à-dire dans cette rectification de leur façon de vivre, intérieurement et extérieurement.
En haut du dessin, au fond, la ville de Jérusalem à laquelle est adressée l’invitation de Jean-Baptiste. Il lui est laissé le choix : ou de rester enfermée dans les murs de ses habitudes perverses, ou de sortir pour se lancer dans l’aventure d’une nouvelle vie, comme l’annonçait Isaïe : « Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations » (Isaïe 61,11).
La Liturgie de ce dimanche propose l’éclairage de cet hymne de Marie appliquée à tout être humain. Elle révèle le sens le Seigneur dans lequel ne cesse pas d’agir : « Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour » (Luc 1,49-54). Alors, comme le chante l’Alléluia de ce dimanche, « tout être vivant verra le salut de Dieu. » (Lc 3, 4.6). Ainsi est annoncé l’accueil du « baptême dans l’Esprit Saint ». Il sera donné « au nom de Jésus » après sa résurrection (Actes des Apôtres 2,38).