Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

Sarcophage de Geminus, cathédrale S.Trophime, Arles. 4° siècle.

6° dimanche de Pâques / 6 mai 2018.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. »     (Jean 15, 9-17)

*

Dès les 3°-4° siècles, cette image est fréquente sur les sarcophages, rappelant à tous la « Loi du Christ », son « commandement », portant à leur accomplissement les lois anciennes : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Sur ce bas-relief, au centre, le Christ siège majestueusement. La main droite ouverte aux trois doigts dressés, il fait le geste du don. Au dessus de sa tête, une croix rappelle de quel amour il s’agit : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Il est dessiné dans une forme d’amande, une « mandorle », symbole de son passage du Père vers les hommes, traduisant sa parole : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. » De sa main gauche, il présente le rouleau, livre de la Parole de Dieu qui lui est confié par le Père, de sa Loi proposée aux hommes, comme il le dit : « J’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour ».

Deux hommes, de part et d’autre du Christ, représentent l’ensemble des disciples. A sa gauche (à notre droite), c’est l’apôtre Pierre qui est traditionnellement représenté. Il porte une croix identique à celle qui surmonte la tête du Christ, portant le témoignage reçu de l’amour du Christ. A sa droite, un autre disciple, incliné, les mains ouvertes indiquant qu’il reçoit cet amour et sa loi, comme Pierre.

De quel amour s’agit-il ? Jean précise : « Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés. » (1° lettre de Jean 4,9-10). Il s’agit donc de recevoir cet amour pour qu’il nous imprègne et nous mobilise dans le courant de la vie quotidienne.

Jésus avait bien prévenu ceux qui l’écoutaient au cours de sa vie publique qu’il fallait faire place en eux à cette relation nouvelle : « Si quelqu’un veut marcher avec moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il marche à mon côté » (Mathieu 16,24). La parole, « qu’il renonce à lui-même… », serait plus fidèlement traduite par « qu’il se détache de son moi pour pouvoir marcher à mon côté », c’est-à-dire pour s’engager dans cette relation d’amour. Il s’agit de lâcher prise de l’investissement humain de nos désirs, pour qu’advienne en nous tout l’amour que Dieu veut y déverser. Cette conscience habitait déjà l’auteur du livre de Job; à celui-ci qui étale sa plainte dans sa misère et s’enlise dans ses justifications, Dieu lui fait entendre : « Quel est celui-là qui obscurcit mes plans par des propos dénués de sens ? » (Livre de Job 38,2); ainsi l’homme peut être ouvert aux dons de Dieu.

Ainsi le Christ nous renvoie à cette parole : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » C’est dans la façon de vivre et de donner sa vie qu’il s’agit de puiser l’ouverture à cet amour. Le Psaume 97 trouve, là, sa pleine signification : « Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations ; il s’est rappelé sa fidélité, son amour, en faveur de son peuple » (Psaume 97,3 cité dans la Liturgie de ce dimanche).

Tag(s) : #Images d'Évangile
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :