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Des femmes viennent au tombeau, 6° siècle (586), parchemin, codex Rabula, Zagbar, Syrie orientale
Pâques, Vigile pascale - 15 avril 2017
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre. Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair, et son vêtement était blanc comme neige. Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts. L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : ‘Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez.’ Voilà ce que j’avais à vous dire. » Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. » (Mathieu t 28, 1-10)
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Le parchemin syrien illustre l’évangile de Mathieu; il en suit rigoureusement le texte. On peut suivre, de gauche à droite :
. Marie Madeleine et l’autre Marie qui viennent regarder le sépulcre; mais curieusement, seule Marie-Madeleine est dessinée avec une auréole, comme l’ange et comme Jésus.
. L’ange du Seigneur est assis sur la pierre qu’il vient de rouler et, la main droite levée en signe de témoignage, il leur délivre son message; il tient en main gauche un bâton de pèlerin : il est envoyé par Dieu.
. Des rayons lumineux rouges signifiant le tremblement de terre, manifestation divine, sortent du tombeau ouvert; devant celui-ci, les gardes se mettent à trembler et deviennent comme morts.
. Enfin Jésus ressuscité lui-même, habillé comme l’ange, en vêtements blancs divins, vient à la rencontre des deux femmes : de la main gauche, il les salue d’un geste de bénédiction et, dans la main gauche, il tient un rouleau, le livre de la Nouvelle Alliance dont il est lui-même l’accomplissement.
. Les femmes, prosternées à ses pieds, le contemplent.
Le texte, comme le souligne le dessin, présente la résurrection comme Dieu qui vient à la rencontre des hommes et se fait voir à eux : il vient à la rencontre dans la personne de son messager d’abord, comme il se manifestait dans le Premier ou Ancien Testament (l’exemple le plus souvent retenu concerne Abraham aux chênes de Mambré - livre de la Genèse 18); enfin il vient à la rencontre en Jésus lui-même, le Fils ressuscité, comme le résume l’auteur de la lettres aux Hébreux : « À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes. Rayonnement de la gloire de Dieu, expression parfaite de son être, le Fils, qui porte l’univers par sa parole puissante, après avoir accompli la purification des péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les hauteurs des cieux » (Lettre aux Hébreux 1,1-3). Il vient à la rencontre des femmes, des gardes; il annonce sa venue à la rencontre de ses frères. La forme de la rencontre change selon que les interlocuteurs sont croyant ou non : interrogatives d’abord avec l’ange, les deux femmes deviennent amoureuses et contemplatives avec Jésus; il en sera de même pour les frères en Galilée (Mathieu 28,16-17). Par contre pour les gardes, représentant ceux qui ont condamné Jésus et refusent la résurrection (Mathieu 28,11-15), c’est la mort qui est évoquée. Il est possible d’évoquer, ici, la parole de Jésus venu à la rencontre de Marthe, à la mort de son frère, Lazare : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. » (Jean 11,25-26).