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Miniature, livre d’heures, 15° siècle.

 

Dimanche du Saint Sacrement / 18 juin 2017

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

    

En ce temps-là, Jésus disait aux foules des Juifs : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »   (Jn 6, 51-58)

 

*

Le peintre de la miniature a rassemblé, dans un même tableau, tout le chantre 6 de Jean : la foule rassemblée assise « sur l’herbe » (Jn 6,10), « les 5 pains et les 2 poissons » (Jn 6,9) qui seront multipliés pour que les gens puissent « manger à leur faim » (Jn 6,12), et Jésus, au milieu d’eux, qui « répond » à leur attente (Jn 6,26) par un long enseignement (Jn 6,26-58), en particulier dans le passage de ce dimanche.

 

Après avoir donné le pain matériel, Jésus leur indique que ce partage vécu est le symbole d’un tout autre partage vivifiant pour ceux qui croiront en lui : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde » (Jn 6,51). Ici, le mot « chair » employé n’a pas d’équivalent en français et n’évoque pas de symbole facilement compréhensible. Le mot  « sang » se prête mieux à ce que veut indiquer le texte de l’évangile : des expressions comme « être du même sang », ou dire que « le même sang coule dans nos veines », suggèrent de vivre du dynamisme de la même origine. Ainsi l’expression « boire mon sang » peut laisser entendre plus clairement l’accueil d’un dynamisme commun de vie et de destin avec le Christ : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim; celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jn 6,35). La chair et le sang indiquent tout l’amour mis par Jésus dans sa venue au milieu des hommes, sa présence, sa parole et ses actes, jusqu’au don ultime de sa vie humaine sur la croix.

 

Le peintre souligne la parole de Jésus : « Je vis par le Père » (Jn 6,57). Utilise la représentation traditionnelle du baptême de Jésus : la même ligne verticale il a dessiné, au-dessus de Jésus, la colombe symbole de l’Esprit Saint, puis, tout en haut, le Père sur une nuée. Ce dernier tient, en main gauche, le globe de l’univers et de sa main gauche fait le geste de bénédiction qui évoque sa parole : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. En lui, tout mon amour » (Mt 3,16-17). Ainsi commence la mission de Jésus et, ici, c’est son aboutissement qui est évoqué.

 

Le passage d’évangile de ce dimanche est conclut par : « Celui qui mange ce pain vivra éternellement… Je le ressusciterai » (Jn 6,54.58) . Jésus conclut en témoignant de l’intention du Père, à laquelle il se consacre. Il présente ainsi la « volonté » du Père, ce qu’il veut faire advenir : conduire les hommes à la véritable vie par amour seul; comme l’écrivait St Irénée, évêque de Lyon au 2° siècle : « la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant ».

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