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Dimanche 2 décembre 2018. 1° dimanche de l’Avent
Vitrail, Cluny. 15° siècle
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 21, 25-28.34-36)
En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
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Ces images de catastrophes employées par Jésus reprennent les annonces apocalyptiques des prophètes. Ceux-ci les employaient pour annoncer une action divine imparable et catastrophique : perverti par les meurtres et les injustices des hommes, juifs ou païens, ce monde incompatible avec la délivrance voulue par Dieu, ne pouvait subsister. Les auteurs du vitrail représentent ces hommes bousculés sans appel, de ci, de là, par des phénomènes qu’ils ne peuvent maitriser : terreurs devant des tremblements de terre, l’écroulement de leurs constructions les plus sécurisantes, ouragans déracinant les arbres, lumière de la lune changée en sang, étoiles tombant ciel, « pour faire de la terre un lieu désolé, pour en supprimer les pécheurs ». (Isaïe 13, 9-10) Ce en quoi ils avaient pris l’habitude de se confier leur échappe : tout cela ne tient plus, leur destruction est inéluctable.
Toutefois, les auteurs ont modifié la vision des prophètes sur un point : le soleil qu’ils ont représenté brille d’un éclat intense au lieu de « perdre son éclat » comme c’était annoncé. Des coloristes de cette époque choisissait le blanc pour symboliser le divin. C’est là, sans doute, leur façon de symboliser la venue du « Fils de l’homme… dans une nuée, avec puissance et grande gloire ».
L’évangéliste Marc oppose à cet ensembles d’annonces catastrophiques, l’interprétation de ces événements par Jésus à ces disciples qui ont mis leur confiance en lui : « votre rédemption (= délivrance) approche ». Ainsi Jésus va-t-il annoncer la réalisation pressentie par le prophète : « Je prendrai ma revanche sur mes adversaires » (Isaïe 1,24).
En conséquence, l’évangéliste rapporte l’appel de Jésus : « Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme». Les deux expressions, « rester éveillé » et « prier en tout temps », rappellent l’attention vivante à la Parole de Dieu et l’attitude de confiance filiale (prier = se maintenir dans la piété filiale). Jésus leur parlera de la même façon, au moment de son passage vers son Père Il les invite ainsi : « Priez, pour ne pas entrer en tentation » (Luc 22,40); et il donne lui-même son témoignage de s’en remettre complètement à Lui, priant ainsi : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne » (Luc 22,42).