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Mosaïque de Saint Sauveur in Chora, Istanbul, 12° siècle

Mosaïque à Saint-Sauveur-in-Chora, Istanbul (12° siècle).

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

 

    En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage. Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés. 

    Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit digne de la conversion. N’allez pas dire en vous-mêmes : ‘Nous avons Abraham pour père’ ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » (Mt 3, 1-12)

 

La mosaïque de Saint-Sauveur-in-Chora se rapporte plutôt à la deuxième partie du récit et met bien en rapport, autour de Jean-Baptiste (au centre), le groupe des pharisiens et des sadducéens (à gauche) et le Christ annoncé (à droite) suivi de deux disciples; l’un de ceux-ci a les mains couvertes d’un voile, signe de reconnaissance de son infériorité devant celui qui est doté de la puissance divine de baptiser dans l’Esprit (à la cours impériale de Constantinople, on ne paraissait devant l’empereur que les mains couvertes en signe d’infériorité et de respect).

 

Ainsi Mathieu présente-t-il le but final de l’intervention du Christ dans l’histoire du monde : par le baptême dans l’Esprit Saint, faire que tous les hommes soient délivrés de toute mauvaiseté et de tout poison de mort; qu’ils deviennent libres pour aimer comme Lui. Comme le dit l’Écriture « Voici quels sont d’âge en âge les désirs de son cœur : délivrer leur âme de la mort… », la mort s’entendant tant de la mort physique que de la rupture avec Dieu

 

L’appel « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » invite, par delà le signe du baptême dans l’eau du Jourdain par Jean-Baptiste, à un réel changement de vie. Il appelle, à la suite des prophètes, à « produire un fruit digne de la conversion ». Par exemple, Isaïe le détaillait ainsi : « faire tomber les chaînes injustes.., rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs.., partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable. » (Isaïe 58,6-7) Mais ce changement de vie ne peut être authentique, si ce n’est un retournement du cœur : après le constat : « ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi » (Isaïe), vient l’appel : « revenez vers moi de tout votre cœur » (Isaïe)

 

La réponse en actes concrets à cet appel doit refléter ce mouvement du cœur. C’est la condition nécessaire pour que Dieu, par l’œuvre du Christ et de l’Esprit Saint, puisse réaliser la libération la plus intime des cœurs : nous libérer de toute puissance d’anti-fraternité qui sape les relations filiales avec Lui, vitalité de relation que Lui seul peut restaurer.

 

Jean-Baptiste nous « met le marché en main » et insiste sur l’urgence : « car le royaume des Cieux est tout proche. » C’est dans l’aujourd’hui et maintenant que se joue l’accueil de cette « Bonne Nouvelle ». C’est maintenant l’occasion de risquer le tout pour le tout, en allant à la rencontre de Celui qui a risqué sa vie pour nous et l’a donnée par amour.

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