Christ priant, fresque, catacombe, Rome. 3°-4° siècle et Chrisme, sarcophage de Drausin,...

Christ priant, fresque, catacombe, Rome. 3°-4° siècle et Chrisme, sarcophage de Drausin, musée du Louvre. 4°siècle.

7° dimanche de Pâques/13 mai 2018.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie. Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde. Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »   (Jn 17, 11b-19)

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Jésus nous est présenté, à la manière de l’époque, pour dessiner une personne en prière. Paul fait allusion à cette attitude et à l’esprit dont cela relève, souhaitant « qu’en tout lieu les hommes prient en élevant les mains, saintement, sans colère ni dispute. » (1° lettre à Timothée 2,8)

L’auréole qui entoure sa tête est marquée de 4 lettres formant le « chrisme » (Cf. Ci-dessus) : Il est formé des deux lettres grecques I (iota) et Χ (chi) - des initiales de Ἰησοῦς Χριστός (« Jésus-Christ ») - puis des deux lettres grecques Χ (chi) et Ρ (rhô) - des deux premières lettres du mot Χριστός (« Jésus-Christ »), selon le bas-relief du sarcophage de Drausin (musée du Louvre). A cela sont ajoutées deux autres lettres : l’A (alpha) et l’ω (oméga), la première et la dernière lettres de l’alphabet grec, selon la parole du Christ : « Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin » (Apocalypse 22,13). Ainsi les auteurs nous situent-ils le Christ dans cet échange intime avec Celui qu’il appelle « Père ». Debout, les mains levées, Il tourne ses paumes vers le haut, c’est-à-dire dans l’attitude de celui qui reçoit, puisque « prier » c’est « recevoir ». Il exprime ce qu’il reçoit du Père dans cet accord avec Lui.

Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus, ne parle pas pour lui, mais pour ses disciples. Les auteurs  de la fresque l’indiquent par les deux cierges de part et d’autres de Jésus. Ces cierges pouvaient indiquer des témoins face au monde : les 7 églises et/ou les 2 témoins dans l’Apocalypse (Ap 1,20 et 11,3-4). Pour ses disciples envoyés dans le monde pour y être ses témoins, Jésus s’est engagé dans ce monde, comme il le dit : « Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux. ». Il redit cet engagement : « Pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. » Cette « sanctification » sera manifeste dans sa mort et sa résurrection : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». Ils seront, comme Jésus, entrainés dans l’amour du Père, d’où leur joie.

Jésus évoque la situation faite réellement à ses disciples dans le « monde » : ce « monde », ici, est le monde en tant que perverti par le mal au cœur de tous les hommes; c’est face à ce monde qu’ils auront à témoigner du Christ véritablement sauveur et de l’appel à revenir sincèrement à Dieu, Père de tous les hommes. Pour cela, Jésus annonce l’importance de l’unité, comme il l’avait déjà fait : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13,34). En effet, cet amour auquel il nous introduit prend sa source dans le cœur du Père : « Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu » (1° lettre de Jean 4,7).